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Mergers & Alliances – Les M&A redéfinies !

Les conseillers en Fusions & Acquisitions (Mergers & Acquisitions – M&A) n'ont pas chômé ces derniers temps. Ce marché a été florissant en 2015 avec 230 transactions conclues pour une valeur totale de 129 milliards d'euros. Selon une étude menée par Willis Towers Watson, cette tendance va s'intensifier dans les prochaines années puisque plus de 80 % des assureurs interrogés indiquent qu'ils prévoient de procéder à des acquisitions au cours des trois prochaines années. Ce n'est pas vraiment une surprise. Dans un contexte économique offrant peu d'opportunités de croissance organique, les fusions-acquisitions permettent aux assureurs d'augmenter leur clientèle et d'accroître rapidement leurs parts de marché, même si cela a un prix. Le capital excédentaire et les apports de fonds réguliers, les coûts de financement abordables et le potentiel de consolidation du marché, ainsi qu'un intérêt grandissant pour les opportunités de croissance dans les marchés émergents, ont tous contribué à cette évolution. Mais si cette dernière reflète l'activité actuelle du marché de l'assurance, elle n'est que la partie émergée de l'iceberg. Afin de bien saisir l'intégralité de la situation, nous pourrions redéfinir l’acronyme « M&A » sous le nom de « Mergers & Alliances» (Fusions & Alliances)En reconnaissant également la valeur et l'impact des alliances, nous obtenons une vision plus globale du marché.

Dans le monde des M & A traditionnelles, plusieurs tendances intéressantes ont pu être observées.

Les opérations « transformationnelles »

Les opérations « transformationnelles » sont à nouveau d'actualité chez certains assureurs. Certaines ont réussi, d'autres ont été des échecs. Mais elles ne sont évidemment pas adaptées à tout le monde. Ces opérations sont largement relayées dans la presse en raison de leurs montants élevés et des risques souvent importants. Mais, avec le recul, les études du marché montrent que les M&A sont plus souvent destructrices que créatrices de valeur. Néanmoins, certaines entreprises s'en sortent très bien sans recourir aux M & A en privilégiant la croissance organique et le versement de dividendes à leurs actionnaires.

La consolidation du marché

La consolidation du marché, notamment en Europe, est une autre tendance forte, en partie due au fait que les assureurs délaissent aujourd'hui les positions de faibles montants en faveur d'investissements dans des marchés porteurs, et en partie à la velléité des grands groupes à vouloir rationaliser leurs portefeuilles. Les investisseurs sont majoritairement favorables à la consolidation du marché qu'engendrent les fusions-acquisitions, car ces dernières impliquent la mise en place de synergies et peuvent renforcer la discipline de marché.

Les possibilités de développement dans de nouveaux marchés

Les possibilités de développement dans de nouveaux marchés ne manquent pas pour les assureurs, notamment en Asie, en Afrique et en Amérique latine, grâce à l'augmentation rapide des classes moyennes et aux faibles taux de pénétration. Mais la concurrence, souvent féroce, donne lieu à une pression accrue en matière de fixation des prix.

Si l'objectif est de se rapprocher des clients et de gagner des parts de marché, les fusions et acquisitions ne sont pas l'unique moyen d'y parvenir. L'approche collaborative consistant à s'associer avec les meilleurs distributeurs locaux est la voie que notre groupe a choisie depuis déjà quelque temps. Mais si les candidats aux « joint ventures » sont bien moins nombreux, la réussite de ce type d'« alliance » implique de trouver le bon partenaire et de savoir travailler avec lui. Elle implique de tirer parti d'un partenariat en créant un échange gagnant-gagnant pour les deux parties concernées mais aussi une philosophie commune vis-à-vis des clients. De plus, elle nécessite du temps et de la patience. Dans la perspective d'une fusion-acquisition, on peut en effet se poser les questions suivantes : ai-je besoin de « posséder » cette structure pour pouvoir en bénéficier? Ai-je besoin d'en être « pleinement propriétaire » pour avoir accès aux nouvelles compétences qui me seront nécessaires à l'avenir?

Certains facteurs déstabilisants du marché de l'assurance ont augmenté les chances de M&A (acquisitions et alliances) entre assureurs et tiers. Et, en tant qu'assureurs, nous allons devoir acquérir de nouvelles compétences et maîtriser de nouvelles disciplines techniques sortant des standards habituels du secteur de l'assurance. Cela suppose d'élargir le champ de nos connaissances. Mais, là encore, la question est de savoir s'il faut réellement posséder l'entreprise ou non, et s'il est possible d'obtenir les connaissances souhaitées par d'autres moyens, comme un rapprochement ou une alliance avec un partenaire spécialisé.   

Nous allons continuer à voir d'importants volumes de M&A et de consolidation. Les acquisitions, partenariats et alliances vont dépasser le cadre des assurances pour englober des domaines de spécialité permettant de proposer une plus grande sélection de produits et de meilleurs services. L'évolution du volume d'activités sur le marché local continuera d'être un facteur important car les assurances restent une activité locale. À ce titre, l'extension de notre champ d'action à d'autres domaines que les fusions-acquisitions traditionnelles par le biais d'alliances avec des tiers peut-être une source de croissance durable et favoriser une meilleure compréhension de nos clients. Pour comprendre la réalité du marché de l'assurance actuel, nous devons regarder au-delà des statistiques des opérations de fusions et acquisitions pour nous intéresser au contexte plus large des Fusions & Alliances.